Magdalena : première séance. Nov 2011.

Arrivée sur les lieux dans le manège. Présence des chevaux, non préparés ni attachés, (exceptionnelle, car les patients vont eux-mêmes les chercher au pré habituellement) et choix de l’un d’entre eux par les patients, en fonction de leur ressenti et des contacts établis lors des séances précédentes. Puis on leur amène le cheval ou s’ils le sentent vont le rejoindre eux-mêmes, avec un licol pour le préparer. Ce moment et ce choix sont importants, sont pris aussi en compte les événements et comportements des chevaux de la journée pour qu’il n’y ait aucune surprise et que la relation s’établisse au mieux.

Puis chacun prend un espace avec son cheval pour établir un réel contact et engager une relation de confiance et intime avec lui. Par le toucher, la parole, la présence, le regard,… L’animal ne doit plus bouger et écouter le patient, la longe lâchée au sol, le temps que le patient aille chercher les brosses. On demande au patient de bien observer et repérer les signes de stress ou de détente du cheval (orientation des oreilles, mouvements de la tête et du corps, hennissement, position du cou,…) afin d’y adapter son comportement et de sentir l’état de son cheval, qui entre bien sûr en écho avec celui du patient.

• Cette approche et entrée en contact avec l’animal m’a réellement permis que la peur et l’inquiétude que je pouvais ressentir auparavant vis-à-vis de cet animal ne se présentent pas, ainsi que le ressenti d’une « incontrôlabilité » de cet animal, dans une relation asymétrique et en situation d’impuissance… (remarque que je me suis faite après la séance) Pendant ce moment le cheval présentait tous les signes de détente et de mise en confiance, que je ressentais aussi.

Puis le moment du soin est réellement une phase d’établissement d’échange intime et d’une osmose entre le patient et le cheval, qui doivent se sentir comme un tout. Ce moment permet de gratifier l’animal pour son écoute, de partager des sensations, d’écouter l’autre, de le sentir, de comprendre ce qu’apprécie l’animal et même de lâcher les brosses pour entrer en relation intense avec lui. Les émotions suscitées peuvent au départ déstabiliser certains puis le temps accordé à ce moment permet de les dépasser.

• Pendant ce moment de soin j’ai senti le basculement entre la distance que je pouvais encore maintenir au départ par légère appréhension de l’inconnu (et crainte de l’animal) et la suppression de toute barrière dans cette relation entre le cheval et moi, en symétrie. J’ai senti des énergies se dégager très différentes selon l’endroit du corps brossé et soigné, puis je me suis bien ancré au sol et me suis laissée porter par ces ressentis. J’ai posé la brosse à un moment et en fermant les yeux ou en observant ses réactions me suis laissée parcourir des mains le corps du cheval. Une sorte de chaleur s’amplifiait dans mes mains et des énergies différentes entraient en écho avec les miennes selon si je caressais le ventre (gargouillements intenses à chaque fois pour le cheval à ces moments, et sensation d’ancrage fort au sol et énergie concentrée dans le ventre pour moi, comme une forte stabilité et sérénité), le haut de ses jambes (une tension dynamique, une force et puissance intérieure, qui résonnait avec ce même type d’énergie en moi), ou la tête (au travers du toucher des joues ou front et du regard échangé des sentions très subtiles et bien plus fines, de la douceur même). Je sentais toutes ces énergies s’amplifier au fur et à mesure que j’écoutais et repassais à ces différents endroits et que je me confiais et abandonnais le mental pour le kinesthésique.